Révisions d’été – Le raisonnement par récurrence (Partie I)

Le principe

I. Le principe de récurrence :

Soit n un entier naturel.

On considère les suites (un)nN et (vn)nN de terme général :

un=0+1+2++(n1)+n=n(n+1)2 et,

vn=03+13+23++(n1)3+n3.

1. Calculer un et vn pour n=0,1,2,3 et 4.

Peut-on conjecturer une relation entre un et vn ?

2. Considérons la propriété Pn : un2=vn.

2.1. P0 est-elle vraie ?

2.2. Supposons que pour un certain entier n, Pn soit vraie.

Justifier les égalités :

vn+1=n2(n+1)24+(n+1)3=(n+1)2(n+2)24

3. La propriété Pn+1 est-elle vraie ?

 

Correction

1. Calcul de un et vn pour n=0,1,2,3 et 4 :

On a,

{u0=0v0=0,

{u1=1(1+1)2=1v1=13=1,

{u2=2(2+1)2=3v2=13+23=9,

{u3=3(3+1)2=6v3=13+23+33=36, et

{u4=4(4+1)2=10v3=13+23+33+43=100

On remarque que :

u02=v0, u12=v1, u22=v2, u32=v3 et u42=v4.

On peut conjecturer que pour tout entier naturel n, on a la relation : un2=vn.

 

2. Considérons la propriété Pn : un2=vn.
2.1. P0 est-elle vraie ?

La vérification P0 est immédiate.

u02=0=v0

 

2.2. Supposons que pour un certain entier n, Pn soit vraie. Justifier les égalités :

vn+1=n2(n+1)24+(n+1)3=(n+1)2(n+2)24

On a,

vn+1=03+13+23++(n1)3+n3=vn+(n+1)3

D’où grâce à Pn,

vn+1=un2+(n+1)3=(n(n+1)2)2+(n+1)3=n2(n+1)24+(n+1)3

Mais encore,

vn+1=n2(n+1)2+4(n+1)34=(n+1)2(n2+4n+4)4=(n+1)2(n+2)24

3. Véracité de la propriété Pn+1 ?

Pour n dans N, on a Pn+1 : un+12=vn+1.

Puisque,

un+12=((n+1)(n+1+1)2)2=(n+1)2(n+2)24=vn+1

Alors, la propriété Pn+1 est vraie.

Les résultats précédents nous amènent à conclure que Pn est vraie pour tout n.

La démarche que nous venons d’esquisser s’appelle « le raisonnement par récurrence ».

 

Observons son organisation en deux étapes :

Etape 1 :

On montre que la propriété Pn est vraie pour n=0 : P0 est vraie.

Cette étape s’appelle l’initialisation.

Il se peut que l’on demande de prouver la validité de Pn pour tout n dans N (Exemple 2) voire pour tout nn0 (Exemple 3), l’initialisation consiste alors en la vérification de P1 ou Pn0.

Etape 2 :

On montre que si la propriété Pn est vraie au rang n, alors elle est vraie au rang suivant n+1. On dit que la propriété Pn est héréditaire.

Cette étape s’appelle l’hérédité.

Dans ces conditions, on pourra conclure que la propriété Pn est vraie pour tout entier naturel n.

Des exemples

Synthèse

3 réflexions sur “Révisions d’été – Le raisonnement par récurrence (Partie I)”

  1. merci d’abord pour les efforts déployés, j’ai une tout petite remarque portant sur l’étape 2 (hérédité), en effet cette l’étape comporte encore deux sous étapes
    1- FIXATION: il s’agit de fixer au préalable un entier naturel n >=n0 puis supposer que P(n) est vrai pour ce même entier (HYPOTHESE DE RECURRENCE)
    2- HERIDITE: montrer que P(n+1) est vrai
    NB: cette remarque surmonte une difficulté pédagogique mais n’ajoute rien au raisonnement mathématique que tu as suggéré car je le trouve très excellent

  2. Bonsoir Mohamed et merci pour ton message.
    Je te prie d’abord de m’excuser pour ma réponse tardive – J’étais malade ces derniers jours et je suis toujours en convalescence –

    Tu as bien raison de nuancer les étapes de l’hérédité :)

    Une autre erreur assez répandue est qu’il arrive que l’on suppose que Pn est vraie pour un certain nN.
    Le problème ici est que la proposition « Pn est vraie pour un certain nN » s’écrit en langage mathématique :
    nNtel quePn
    alors que l’hérédité repose sur :
    nN,PnPn+1
    ;-)

  3. Bonjour à tous,
    dans la famille des erreurs à ne pas reproduire, en voici une que je rencontre régulièrement dans les copies.

    Lors de l’étape d’hérédité, il est fréquent de voir dans les copies des rédactions du type : Supposons que nN, Pn et montrons que Pn+1 est vérifiée.
    On ne peut pas supposer la propriété vraie pour tout n car c’est ce que l’on cherche à démontrer.

    bonne journée.

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